Photographe ≠ vidéaste : le (vrai) coup de gueule d’un pro à Chamonix
Demander à une seule personne de couvrir en même temps la photo et la vidéo d’un séminaire, c’est accepter des manques, des compromis et une image de marque affaiblie. Deux métiers, deux spécialistes, un résultat solide.
Le point de départ (et pourquoi ça m’agace)
Mail reçu : « Journée complète à Chamonix, lieu premium, vous faites photo + vidéo en même temps ? Voici notre budget, dites-nous si ça passe. »
Réponse courte : non. Ce n’est pas une question de matériel. C’est une question de métier, de rythme et de priorités. Et quand on parle d’un séminaire d’entreprise, on joue l’image et la mémoire de l’événement. On ne bricole pas.
La thèse, claire et nette
On ne peut pas photographier et filmer simultanément sans perte majeure.
Le multitâche, ce n’est pas de la polyvalence : c’est de la qualité divisée.
Ce qui change tout (et qu’on oublie trop souvent)
1) Le temps et l’intention
Photo : saisir l’instant décisif (regard, geste, sourire).
Vidéo : construire une séquence (début → action → réaction) avec stabilité et son propre.
→ Alterner à la volée = rater d’un côté ou de l’autre.
2) La charge mentale
En photo : lumière, cadrage, vitesse, profondeur.
En vidéo : cadence d’images, angle d’obturation, gimbal, filtres ND, micro HF, niveaux.
→ Un cerveau, deux flux exigeants : la concentration se dilue, la qualité tombe.
3) L’ergonomie du setup
Set « photo » : flash, optiques lumineuses, mobilité.
Set « vidéo » : cage, gimbal, audio dédié, accessoires.
→ Changer de configuration au milieu d’un discours ? Vous perdez le moment clé.

Les deux métiers, côte à côte
Aspect | Photographe | Vidéaste |
---|---|---|
Objectif | Instant fort, impact visuel | Récit fluide, émotion dans le temps |
Gestuelle | Réactivité, précision | Stabilité, mouvements maîtrisés |
Technique | Expo, AF ponctuel, retouche | Fréquence d’images, shutter angle, son |
Post-prod | Tri/retouche, export web/print | Montage, musique, sous-titres, étalonnage |
Livrables | Galerie, portraits, presse | Teaser, aftermovie, formats verticaux |
Le “tout-en-un” : de fausses économies
Moments manqués : si l’opérateur filme la remise de prix, qui photographie la poignée de main ?
Audio médiocre : un micro mal géré ruine une interview brillante.
Moins de matière : en post-prod, on répare au lieu de construire.
Image de marque affadie : contenus tièdes, engagement plus faible, retombées limitées.
Pour les agences : l’« économie » à 200 € qui finit par coûter cher
On connaît la mécanique : vous annoncez un budget au client, puis vous cherchez la marge côté production. Mais gratter 200 € en refusant un duo photo + vidéo, c’est sacrifier la satisfaction client — qui doit rester tout en haut de la pyramide. Résultat : moins de couverture, plus d’aléas, des livrables tièdes… et une image de marque qui se délave.
Et soyons francs : on sait que vous, les agences, vous n’y connaissez rien en photo ni en vidéo. Mais faites quand même un effort. Votre métier est de vendre, pas de jouer les experts techniques pour grappiller des centimes. C’est ça la différence entre une agence haut de gamme, qui respecte les métiers et livre de la qualité, et celles qui se prétendent « agences événementielles » de quartier, qui ne pensent qu’à gratter et à se gaver sur la marge sans se soucier des détails.
Oui, vous trouverez toujours quelqu’un prêt à “tout faire” ; c’est souvent le plus médiocre et le moins exigeant sur la qualité. Ne confondez pas disponibilité et compétence. La bonne décision n’est pas celle qui préserve 200 € sur un tableau Excel, mais celle qui garantit des contenus solides, un client ravi et des retours (recommandations, récurrence) qui valent largement cette ligne de coût.
La solution simple : un duo qui se parle
Rôles
Photographe : reportage, portraits, détails, livrables rapides.
Vidéaste : ambiances, interviews, séquences clés, film récap + déclinaisons verticales.
Méthode
Brief unique : objectifs, messages, canaux (interne, réseaux, RP).
Feuille de route : discours, activités, surprises, marges techniques pour le son.
Coordination en continu : qui couvre quoi, à quelle minute, depuis où.
→ Résultat : zéro moment manqué, des contenus cohérents, prêts à performer.
Budget : investir au bon endroit (ordre de grandeur)
Chaque projet est spécifique. Voici des fourchettes réalistes pour une journée à Chamonix :
Photographe : 800–1 800 € (durée, droits d’usage, délais).
Vidéaste (captation + montage) : 1 200–3 000 € (interviews, versions verticales, sous-titres).
Options : drone (autorisations), second shooter, éclairage interview, livrables express.
→ Le “bon plan”, ce n’est pas 1 personne pour 2 métiers ; c’est 2 spécialistes bien briefés.
Mini check-list client
Objectifs : interne, réseaux, RP ?
Moments immanquables : discours, remises, ateliers, activités extérieures.
Formats finaux : 16:9, 9:16, web, print, sous-titres.
Droits d’usage : durée, canaux, zones.
Validation : qui décide, sous quel délai ?
Logistique : accès, badges, timing, météo montagne (plan B).
Son : interviews prévues ? lieux calmes ? micro HF disponible ?
Questions qu’on me pose (souvent)
« Une personne qui alterne selon les moments, ça passe ? »
Possible… si vous acceptez moins de couverture et plus d’aléas. Pour un séminaire à enjeu : déconseillé.
« Les hybrides 2025 ne savent-ils pas tout faire ? »
Les boîtiers sont excellents. Mais le métier reste humain : oreille, rythme, narration, post-prod.
« Nous voulons surtout du vertical pour Insta/TikTok. »
Parfait. Mais cela change la captation et double souvent les exports. Encore une raison de séparer les rôles.
Conclusion
Si vous misez sur un lieu premium et mobilisez vos équipes, ne bradez pas les contenus.
Photo et vidéo sont complémentaires, pas cumulables au même instant.
Respecter les métiers, c’est protéger votre image.
Travaillons proprement
Vous organisez un séminaire à Chamonix ou en montagne ?
Brief clair, duo coordonné, livrables utiles : on s’en occupe.
👉 Contact via le formulaire du site ou par e-mail. Réponse rapide, devis structuré.

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